Comment (bien) photographier une aurore boréale ?

Toutes les couleurs de l’aurore ne sont pas visibles à l’œil humain…

Vous rêvez de photographier des aurores boréales ? Une telle envie que vous y pensez jour et nuit ? Mais voilà, c’est un phénomène rare et assez technique à observer, alors à photographier… Voici des conseils avant de partir et quelques astuces de Cécile Domens, experte en la matière. C’est Cécile, photographe et co-fondatrice d’Aguila, ainsi que Denis Palanque, également photographe, qui accompagnent le voyage photo en Islande « Aux origines du monde », avec une partie consacrée à la chasse aux aurores boréales…

Une aurore boréale c’est quoi ?

Le nom générique de ce phénomène naturel est une aurore polaire. On parle d’aurore boréale dans l’hémisphère nord, comme en Islande où l’on vous emmène, et d’aurore australe dans l’hémisphère sud. Comme vous le savez probablement, mais comme vous l’avez sûrement rarement vu, cette manifestation lumineuse est caractérisée par des voiles extrêmement colorés dans le ciel nocturne. Selon les endroits du globe, plutôt proche des pôles, les couleurs des aurores boréales sont soit dans les nuances de vert et jaune quand on a de la chance, plutôt blanchâtre quand on en a moins, et enfin plus rarement dans les tons rouges avec des tonalités légèrement bleutées… Tout cela est altéré justement par la perception de notre œil, pas du tout habitué à ce feu d’artifice naturel dans le ciel noir…

Expliquer cette merveille physique est suffisamment compliqué pour que l’on ne s’y risque pas ici, mais retenez seulement qu’une aurore boréale est provoquée par l’interférence entre des particules chargées du vent solaire et la haute atmosphère, voilà pourquoi elles s’observent uniquement dans les régions proches des pôles, la zone d’aurore est située autour de 65 à 75° de latitude magnétique. Un événement climatique difficile à prédire et à suivre, mais nos photographes et les scientifiques ont leurs petits secrets pour bien les « dénicher »…

Matériel nécessaire et conseils de pro…

Le matériel photo

Les objectifs

Bien qu’il n’y ait pas d’objectif idéal pour photographier les aurores boréales, les grands angles ont l’énorme avantage de permettre d’intégrer des éléments du paysage dans les compositions tout en cadrant une vaste partie du ciel.

Les optiques à grande ouverture (ƒ/2.8, ƒ/ 2 ou moins) sont des excellents choix qui permettent d’avoir des vitesses d’obturation plus « rapides » et donc de saisir les mouvements de l’aurore boréale.

Le trépied

Il doit être stable, en particulier en cas de vent. Le matériel peut bouger et provoquer des images floues même avec une légère brise si le trépied n’est pas assez lourd. Il faut un trépied assez haut pour pouvoir l’enfoncer éventuellement dans la neige tout en gardant l’appareil photo à hauteur de vos yeux. En cas de très grand froid, attention aux pieds en métal : il sera utile de les recouvrir de ruban ou de mousse. Vos mains vous remercieront!

Les réglages

La sensibilité

Idéalement, vous devriez choisir les plus hauts ISO que votre appareil peut générer sans bruit excessif. Pour certains appareils, c’est 400 ISO, pour d’autres, la valeur peut être plus élevée jusqu’à 2400 ISO. Une sensibilité de 800 ISO est un bon choix de départ.

Déclencheur / miroir relevé ou retardateur

Il est indispensable d’activer la fonction « miroir relevé » et d’utiliser le retardateur ou un déclencheur à distance pour réduire les vibrations et éviter le bougé lors des poses longues.

La vitesse d’obturation

Concernant l’exposition, obtenir une image parfaite est en grande partie une question d’essais et d’erreurs. Les aurores peuvent varier de manière considérable en luminosité et en activité, même au cours d’une seule soirée. Les éléments présents au premier plan, qui peuvent être éclairés, ont aussi une influence sur l’intensité lumineuse globale de l’image.

D’une manière générale, les vitesses comprises entre 10 et 30 secondes sont de bons choix de départ. Essayez de ne pas utiliser de vitesses plus lentes que 30 secondes pour saisir au maximum le mouvement de l’aurore. Une vitesse trop lente donnera un ciel coloré fondu avec un impact visuel moins fort.

Avec des vitesses comprises entre 15 et 30 secondes, il est possible que les étoiles, qui se déplacent, laissent des traînées dans le ciel. Cela peut être un choix de votre part. Dans le cas contraire, il faut une vitesse plus rapide.

Le réglage du diaphragme

Le principe de départ est de choisir l’ouverture maximum que permet l’objectif utilisé afin d’avoir plus de marge sur le choix de la vitesse. Se pose tout de même la question de la profondeur de champ dans le cas d’une image composée avec des éléments en premier plan. Il faut faire, dans ce cas, la mise au point sur un élément fort du premier plan et, parfois, choisir une profondeur de champ plus élevée que l’ouverture maximum pour assurer la netteté de l’image.

La condensation

Attention, soyez prudent si vous allez et venez dans et hors d’une voiture chaude ou d’un chalet avec votre appareil photo. Le changement de température peut créer de la condensation sur votre objectif qui pourrait alors geler lorsque vous sortirez à nouveau ou une buée qui mettrait plusieurs dizaines de minutes à disparaître sur le viseur et les optiques.

Pour limiter ce phénomène, vous pouvez soit envelopper votre appareil dans un sac plastique étanche à chaque entrée et sortie en prenant garde de patienter avant de l’ouvrir afin que la température s’équilibre entre l’intérieur et l’extérieur du sac. Soit, si le site le permet, vous pouvez laisser l’appareil photo à l’extérieur et il vous suffira d’emmener la batterie avec vous à l’intérieur bien à l’abri dans votre doudoune.

8 astuces pour réussir vos photos d’aurores boréales !

  • Activez le Live View si votre appareil le permet pour un cadrage plus précis et plus facile pour vous
  • Evitez les zones avec une forte pollution lumineuse (proximité d’une ville par exemple)
  • Evitez la pleine lune. Lune montante ou descendante bienvenue pour éclairer le paysage
  • Un repérage de jour est indispensable pour soigner la composition en intégrant des éléments du paysage
  • Assurez la stabilité du trépied
  • Ayez une batterie de rechange sur vous car le froid peut faire chuter l’énergie de celle qui est dans votre boîtier
  • Lampe frontale indispensable (attention à ne pas gêner les autres photographes lorsque vous l’allumez)
  • Chaussures chaudes et bien isolées du sol, éventuellement équipées de petits crampons

Gardez à l’esprit, que toutes les couleurs de l’aurore ne sont pas visibles à l’œil humain. Une partie des couleurs rouges que vous voyez sur certaines photos sont beaucoup moins vives sur le terrain, mais sont intensifiées avec les poses de l’appareil. Le vert apparaît aussi plus dense que ce que l’œil humain peut percevoir.

Pour en savoir plus et mettre en pratique ces conseils, consultez notre programme du voyage photo en Islande.

Et vous, vous avez déjà photographié des aurores boréales ?

En direct d’Islande, jamais sans mon trépied, l’astuce qui fâche !

Et n’oubliez pas : Trépieds obli-ga-toires ! Voici ce que cela donne sans trépied ci-dessous… Lors du premier jour du voyage photo en Islande, ce dimanche 2 mars 2014, nous avons eu la chance d’assister à des aurores boréales exceptionnelles ! Mais tous nos trépieds sont restés bloqués lors de notre escale à Copenhague ! No comment…

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